Le phénomène de substrat et d’adstrat renvoie à l’interférence que peuvent entretenir les languesen situation de contiguïté géographique conduisant au problème de variétés dialectales. Ceproblème n’est ni nouveau ni étonnant en linguistique. Il s’est certes posé dès le début destravaux de recherches sur les parlers africains et particulièrement bantu pour lesquels le statut entant que langues ou dialectes est rendu difficile par plus d’un facteur.Il faut cependant noter avec Ekkehard Wolff, H.1999 qu’ « il n’y a pas deux locuteurs d’unelangue qui parlent de la même façon, pas plus qu’un locuteur ne parle sa langue de la mêmefaçon en permanence …car, la complexité du mouvement phonatoire est telle qu’il estpratiquement impossible de produire un son deux fois en présentant un spectrogramme identique. La variation linguistique fait donc partie du langage et du comportement langagier » (Heine, B.et Nurse D., 2004 : 353).Cette réalité plus vieille que la recherche linguistique elle-même accompagne cette dernière àtravers des générations et met ainsi les chercheurs dans des situations controversées quiaboutissent aux résultats se couvrant souvent dans des désaccords.Aussi contemporaine que soit notre ère, aucune recherche linguistique n’a réussi à résoudre demanière plus heureuse et plus fiable les questions du statut, du nombre et de l’apparentement deslangues africaines et/ou bantu dans leur ensemble dès lors que la difficulté qu’il y a à déterminer2Janvier 2017entre langue et dialecte se trouve amplifiée par plusieurs autres obstacles parmi lesquels « legrand nombre de langues face au nombre restreint de spécialistes, la grande ancienneté desfamilles linguistiques africaines face au manque des données historiques et l’insuffisance desbonnes monographies » (Nurse, B., 1997 : 363-364 cité par Koen, Bostoen, 2005 : 4).
Publié par les Presses Universitaires de Lubumbashi, Le 05/01/2017